Le métier d’ambulancier est un métier jeune en Suisse romande. Au sortir de la seconde guerre mondiale, les prémices d’une organisation des secours préhospitaliers font leur apparition dans le canton de Vaud. En effet, en 1955, la section vaudoise du TCS interpelle le Conseil d'Etat Vaudois au sujet du nombre important d’accidents graves sur les routes et relève de graves dysfonctionnements dans la chaîne des secours ne permettant pas une prise en charge adéquate de ces accidentés de la route. Le Conseil d’Etat mandate alors le commandant de la Gendarmerie vaudoise pour effectuer une étude sur le système de secours en cas d’accidents. En 1958, le Grand Conseil adopte un décret finançant la mise en place de « centres officiels de premiers secours en cas d’accident ». En 1958, le canton de Vaud sera le premier canton de Suisse à organiser et mettre en place un réseau officiel d’ambulances. Depuis cette année-là, l’activité des secours et des soins préhospitaliers ne va cesser d’évoluer et de se professionnaliser à une vitesse fulgurante. Elle est passée d’une activité accessoire au travail du policier ou du garagiste à une activité à plein temps effectuée après 5400h de formation à un niveau d’Ecole Supérieure et l’obtention du titre protégé d’Ambulancier ES. A l’heure actuelle, cette activité est encore en train d’évoluer et de se professionnaliser.
Ces années ont vu naître une profession qui jusque-là n’était qu’un métier que l’on apprenait par immersion et pour lequel la formation était comparable à une formation de secouriste qui durait, dans le meilleur des cas, quelques centaines d’heures.
Dès 1988, l’Interassociation de sauvetage (IAS) a posé les bases d’une formation professionnelle et supervisé sa certification. Cette formation IAS a été offerte dans l’ensemble de la Suisse jusqu’en 2000. Parallèlement, les cantons ont commencé à réglementer le sauvetage et à rendre obligatoire une formation professionnelle reconnue pour exercer le métier d’ambulancier. Dans le même temps, la profession est apparue dans les lois sanitaires cantonales comme profession de la santé.
En 1994, l’IAS a proposé à la CDS (Conférence des directeurs cantonaux des affaires sanitaires) de revoir le concept de formation et de donner le mandat à la Croix-Rouge suisse (CRS) d’édicter des prescriptions de formation et d’assurer la reconnaissance des formations d’ambulancier. Ces prescriptions ont été publiées en 1998 et placent ainsi la profession au niveau des autres professions de la santé.
Dès 1998, des écoles ont mis sur pied des programmes conformes aux prescriptions de la CRS. Le canton du Tessin est le premier à avoir ouvert une telle école et, en Suisse romande, le CEPSPE à Genève (Centre d’enseignement de professions de la Santé et de la Petite Enfance) a débuté en 1999 le nouveau curriculum de formation.
Dès ses débuts en 1983, le CESU, appelé alors Centre Fernand Martignoni (CFM), a entrepris la formation des ambulanciers, jusque-là assurée par le Service de la santé publique du canton de Vaud. C'est ainsi qu'à raison de deux cours de base de 80 heures par année, la presque totalité des ambulanciers romands se formèrent entre 1983 et 1990.
Dès 1991, la formation de base de 200 heures, étalées sur six mois, a été suivie régulièrement par une cinquantaine d'ambulanciers chaque année.
En août 1994, le CESU proposait une formation d'ambulancier-ère professionnel-le reconnue par l'Interassociation de sauvetage (IAS). Cette formation s'effectuait en emploi dans un service d'ambulance et totalisait environ 1000 heures de cours et de stages répartis sur 3 ans.
Le CESU s'est adapté continuellement aux besoins des partenaires de la chaîne des urgences, en étant actif dans le domaine de la formation des médecins dès 1998.
En collaboration avec l'Ecole de soins infirmiers de Bois-Cerf, le CESU a mis sur pied la formation de technicien-ne ambulancier-ère en avril 2000.
Si la formation de technicien ambulancier améliorait un peu la situation en donnant une opportunité d’étude à de nombreux intervenants n’ayant pas encore de titre reconnu, cette filière demeurait limitée tant que la possibilité n’était pas donnée à ceux qui le souhaitaient de poursuivre leur formation au niveau diplôme. Ce fut chose faite à l’ouverture de l’école de soins ambulanciers de Bois-Cerf à Lausanne.
L’implication de Bois-Cerf dans la conception du curriculum de technicien ambulancier a grandement facilité l’articulation de la première année avec les deux suivantes.
Depuis janvier 2006, avec la fusion Bois-Cerf – CESU, la formation de technicien-ne ambulancier/ère fait partie à part entière du cursus des ambulanciers diplômés.
En 2012, le déménagement des locaux a marqué un virage important dans l'histoire de l'école avec une nouvelle identité l'ES ASUR, Ecole Supérieure d'Ambulancier et Soins d'Urgence Romande.
Cette année 2012 a été marquée également par la reconnaissance, par l'OFFT (devenue le SEFRI en 2013) de la filière de formation professionnelle supérieure d'ambulancier en ES.